Si l’on considère le clown comme une erreur de casting permanente, toujours là où on ne l’attend pas, imprévisible et déroutant, jouant avec toutes les émotions, les idées reçues et les attentes du spectateur, alors Andy Kaufman en est un parfait exemple.
Ce show-man américain n’a cessé de dérouter son public.
On ne peut pas dire qu’Andy Kaufman se « payait la tête des gens » mais plutôt qu’il jouait avec, et de préférence avec l’hémisphère gauche, créant ainsi un tel parasitage, que ce dernier ne pouvait suivre.
Cela pouvait déboucher sur un rire profond (le « rire des tripes » pour reprendre une expression d’Andy Kaufman) ou sur une incompréhension totale…
Il reste pour moi une des figures incontournables du clown.
Romain Yvos
Voir le film de Milos Forman : « Man on the moon » qui retrace la vie de l’acteur.
Interview New York Times :
« Je ne suis pas un comique, je ne raconte jamais de blagues… La promesse du comique, c’est d’arriver à vous faire rire de lui… Ma seule promesse, c’est d’essayer de divertir du mieux que je peux. Je sais manipuler les réactions des gens. Il y a différentes sortes de rire. Le rire des tripes, c’est quand vous n’avez pas le choix, vous êtes obligés de rire. Le rire des tripes ne vient pas de l’intellect, et c’est beaucoup plus difficile à pratiquer pour moi maintenant que je suis connu. Ils se disent : « Wow, Andy Kaufman, ce type est vraiment marrant », mais je n’essaie pas d’être drôle, je veux simplement jouer avec leur tête. »